Gratitude : j’ai un toit, à manger et du chauffage
Comment aider un SDF ?
Le sujet que je souhaite aborder aujourd’hui me brûle l’estomac et comme je n’ai pas d’estomac de rechange, je me livre à vous, chers lecteurs bienveillants.
Il y a 7 semaines, j’ai rencontré Romain (son prénom a été changé à sa demande, toutes informations personnelles ne seront pas publiées), un jeune homme poli, ouvert d’esprit, qui s’intéresse à la musique, la géopolitique et à tant d’autres choses.
Romain vit dans la rue
Il dort au pied d’un immeuble haussmannien, recharge son appareil à musique dans les abribus modernes munis de prises électriques.
Romain est SDF.
Ses journées de citoyen sans domicile fixe sont rythmées, entre autres, par des démarches administratives peu encourageantes et par la manche :
* Quand on a des quittances de loyer, un accès illimité à Internet, un téléphone portable avec appels et sms illimités, une imprimante-photocopieuse, ce n’est déjà pas facile de débloquer des situations pénibles face à la CPAM, la CAF, aux impôts… alors vous imaginez pour Romain !
* Quand on passe devant Romain, on ne devine pas du tout qu’il fait la manche ; il ne présente aucun signe de « clochard attitude », n’a pas de pancarte exprimant sa situation. Il préfère compter sur l’observation de passants sensibles.
Cela diminue manifestement ses chances de « gagner » quelques sous à la fin de la journée.
Ceux qui sont discrets, parce que pas à l’aise du tout avec l’idée de faire la manche n’attirent pas l’attention des passants et ont souvent des « journées à zéro euros » comme il le dit, surtout les jours de pluie.
D’un autre côté, être un SDF discret diminue le taux de mépris auquel il fait face quotidiennement, de la part des passants le jugeant entrain de « glander » car, je vous le rappelle, il est jeune et les jeunes d’aujourd’hui ne foutent rien, c’est bien connu… surtout ne riez pas de ma boutade, l’ironie est mon alliée quand j’ai envie de sortir des gros mots.
Voilà, Romain, qui vit dans les rues de Paris, est sans domicile fixe depuis huit mois. C’est donc son premier hiver à la rue.
La rue rend vulnérable et le mot est faible
Aujourd’hui, il peine (et le mot, là encore, est trrrès faible) à faire valoir ses droits auprès de la CAF pour recevoir le minimum qui l’aiderait à mettre le pied à l’étrier.
Romain est entrain de mettre à jour son CV qu’il me communiquera bientôt. Avec un « bientôt » somme toute relatif, car rappelons-le, il ne possède rien, juste un gros sac de sport contenant ses affaires personnelles, un sac de couchage et son sac à dos avec ses objets de tous les jours.
Son curriculum vitae devrait lui ouvrir la voie vers la réinsertion sociale et professionnelle.
Toute forme de soutien à l’égard de Romain sera la bienvenue :
* relayer son CV
* offrir des tickets de métro
* des tickets restaurants
* des produits de première nécessité
* des bons d’achat auprès d’enseignes de supermarchés, avec une limitation de durée la plus large possible
* Romain a également besoin d’un téléphone portable (je lui fournirai une puce Free à 2€)
* autre ?
Je serais ravie de poursuivre cet échange avec vous.
On peut commencer par un e-mail : contact
Merci pour toute l’attention que vous avez porté à ce billet du cœur.
J’éprouve l’immense gratitude d’avoir un toit, à manger et du chauffage en cette période hivernale.
Post scriptum 1 : c’est avec l’autorisation de Romain que j’ai rédigé ce billet et pourrai le rendre public.
Post scriptum 2 : avez-vous entendu parler du café « en attente », « suspendu » ou « solidaire » ? Je vous laisse découvrir cette idée à la fois simple, généreuse et encourageante.
MISE A JOUR
Ce billet a été rédigé en janvier 2016.
Grâce à la solidarité de certains lecteurs, Romain a trouvé un emploi en avril 2016, mais continuait de dormir dans la rue.
A sa demande, nous nous sommes dit adieu en juin 2016.
J’espère qu’il a trouvé un toit depuis.
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